mercredi 30 juillet 2025

Parler


 Parler comme si je n'étais pas encore né mais que je pressentais l'imminence de la naissance, que dans un instant j'allais naître, inexorablement naître.

Parler, oui, puisque c'est cela qui allait me faire naître, naître vraiment, en bondissant, en me donnant sans arrière-pensée à ce qui vient et n'est pas moi, à ce qui n'était ni pressenti ni voulu, à cela dont à jamais le nom est tu. 

Parler en allant au-devant de la voix qui naît de moi et qui n'est pas de moi. 

Jean Marc Sourdillon - N'est pas là - Gallimard


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mardi 29 juillet 2025

Parler




François David / Henri Galeron - Motus Bouche Cousue

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lundi 28 juillet 2025

Le temps du stress

Valérie Roumanoff nous offre une belle représentation sur notre façon de laisser le temps nous mettre la pression.

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dimanche 27 juillet 2025

Déprimé


 Quiconque est déprimé est simplement en train de croire ses pensées stressantes. C'est tout, les amis. C'est tout ! La fin. Et qui est responsable de me réveiller si je suis déprimée ? C'est moi. Tout le reste n'est que bien-être, mais le mental va le dominer aussi longtemps qu'il croit ce qu'il pense. Il va ignorer tout ce qui peut arriver de bon, car le rôle du mental est d'avoir raison. Tant qu'il n'est pas sorti du déni, il essaie de prouver qu'il a raison mais il a tort. Et le moyen de savoir que le mental a tort, c'est que tu es déprimé — ou tu es à fond dans tes addictions. Elles te le feront savoir. 

♡ Croire mes pensées est épuisant. Je n'abandonne pas les pensées stressantes, je les remets en question et elles me lâchent. 

~ Byron Katie

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samedi 26 juillet 2025

Goutte de pluie

 Le vague à larme pour laisser venir l'unité avec la profondeur des éléments...


Je cherche une goutte de pluie

Qui vient de tomber dans la mer.
Dans sa rapide verticale
Elle luisait plus que les autres
Car seule entre les autres gouttes
Elle eut la force de comprendre
Que, très douce dans l’eau salée,
Elle allait se perdre à jamais.
Alors je cherche dans la mer
Et sur les vagues, alertées,
Je cherche pour faire plaisir
À ce fragile souvenir
Dont je suis seul dépositaire.
Mais j’ai beau faire, il est des choses
Où Dieu même ne peut plus rien
Malgré sa bonne volonté
Et l’assistance sans paroles
Du ciel, des vagues et de l’air.

Jules Supervielle

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vendredi 25 juillet 2025

Princes et dragons.

 « Nous n’avons aucune raison de nous méfier du monde, car il ne nous est pas contraire. S’il est des frayeurs, ce sont les nôtres ; s’il est des abîmes, ce sont nos abîmes ; s’il est des dangers, nous devons nous efforcer de les aimer. Si nous construisons notre vie sur ce principe qu’il nous faut aller toujours au plus difficile, alors tout ce qui nous paraît encore aujourd’hui étranger nous deviendra familier et fidèle.

Comment oublier ces mythes antiques que l’on trouve au début de l’histoire de tous les peuples ; les mythes de ces dragons qui, à la minute suprême, se changent en princesses ? Tous les dragons de notre vie sont peut-être des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux. Toutes les choses terrifiantes ne sont peut-être que des choses sans secours, qui attendent que nous les secourions.

Aussi, cher Monsieur Kappus, ne devez-vous pas vous effrayer quand une tristesse se lève devant vous, si grande que jamais vous n'en aviez vu de pareille ; si une inquiète agitation, comme la lumière et l'ombre des nuages, parcourt vos mains et tout ce que vous faites. Il vous faut penser alors que quelque chose se passe en vous, que la vie ne vous a pas oublié, qu'elle vous tient dans sa main ; elle ne vous laissera pas tomber.

Pourquoi voudriez-vous exclure de votre vie quelque anxiété, quelque douleur, quelque mélancolie que ce soit, puisque vous ignorez quel est le travail que ces états accomplissent en vous ? Puisque vous savez bien que vous êtes au milieu de transitions, et que vous ne souhaitiez rien tant que de vous transformer .»

Rainer Maria Rilke, Lettres à un jeune poète

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jeudi 24 juillet 2025

Rester éveillé avec Christiane Singer

 Etre en contact avec la liberté de la dimension religieuse dans l'existence.


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mercredi 23 juillet 2025

Nature sans reproche

 Sans jugement, l'eau coule calmement...

Manon et Leili - chants d'outre-tombe de Yann Damezin

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mardi 22 juillet 2025

Conseils pour un long chemin

 QUELQUES CRITÈRES POUR UNE SPIRITUALITÉ SAINE SUR LE LONG TERME 


1) La pratique spirituelle doit rassembler et créer du lien, pas isoler ou séparer. 

2) La grâce ou l'épiphanie ne se contrôlent pas, mais le travail qui permet leur manifestation, oui.

3) Chaque fois que je me crois éveillé.e, cela devrait être un drapeau rouge pour me pousser à voir plus vaste.

4) Chaque fois que je me surprends à penser que mon maître ou ma voie sont les meilleurs, je peux me concentrer sur le fait qu'ils correspondent à ma destinée, mais pas à celles de tous.tes.

5) L'humour fait partie de la Voie, mais en particulier l'auto dérision. L'humour systématique au dépens des autres est plutôt de la condescendance déplacée.

6) Aucune règle ne devrait être absolue dans un monde relatif.

7) Le cœur doit très souvent prévaloir sur l'orthodoxie.

😎 L'orthodoxie exagérée étouffe le Souffle de la transmission vivante

9) Toute voie spirituelle est par essence syncrétique. Le problème n'est pas le syncrétisme, obligatoire, mais l'intelligence, le timing et la profondeur de sa mise en place.

10) Une voie spirituelle vivante doit être créatrice et dynamique et doit répondre aux questions contemporaines essentielles.

11) On apprend mieux et plus longtemps dans le plaisir que dans la douleur, même si l'inconfort modéré est partie intégrante d'une juste pratique.

12).On doit avoir le courage de quitter un système qui ne nous nourrit plus assez profondément.

Liste subjective et tout à fait non exhaustive.

Bonne réflexion et pratique !

Fabrice Jordan

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lundi 21 juillet 2025

Emotion libre

 Libérer l'émotion est la détente du cœur.

Déposer les larmes est la sagesse de l'âme.

"Manon et Leili - chants d'outre-tombe" de Yann Damezin

"Ce n'est vraiment qu'avec le lying que j'ai pu comprendre la parole du Christ promettant : « Heureux ceux qui pleurent car ils seront consolés.» Si l'on parvient à pleurer, c'est-à-dire à laisser venir la souffrance en étant parfaitement réconcilié, on est alors consolé au plein sens du terme parce que l'on éprouve une paix d'un autre monde." 

Eric Edelmann (Swami Prajnanpad et les lyings)

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dimanche 20 juillet 2025

samedi 19 juillet 2025

Sur un autre plan...


...L’ego, qui nous limite toujours à notre conscience d’être une présence dans un corps (nama et rupa, un nom et une forme), peut fonctionner de façon normale ou, hélas le plus souvent, d’une façon pathologique, névrotique, tout simplement parce qu’il est hypertrophié. Cette hypertrophie de ce qui est déjà l’individualisme et le sens de la séparation entraîne des troubles d’adaptation aux circonstances que l’existence impose à chacun et des souffrances parfois si intolérables qu’elles sont apaisées seulement par les tranquillisants et les neuroleptiques. On peut essayer de transformer un ego anormal en un ego équilibré, harmonieux, communiquant normalement avec ceux qui l’entourent et trouvant normalement sa place dans un monde relativement réel. Ou bien — et c’est le but de la sadhana — on peut dépasser cette conscience définie par l’individualité, par le corps et le psychisme, la transformer en une autre conscience qui dépasse le langage et ne peut être décrite qu’en termes négatifs d’infini, d’illimité et de non séparation. C’est une conscience affranchie de la multiplicité donc de l’espace mais c’est aussi une conscience affranchie du changement donc du temps. S’il n’y avait pas de changement, Si tout se figeait et s’arrêtait, il n’y aurait plus ce que nous appelons le temps.

Tout change sans cesse, c’est la loi de la manifestation. La seule chose qui ne change pas c’est le changement. Seule l’acceptation du changement peut donner accès à l'écran immuable sur lequel se déroule le film indéfini des apparences. Une libération par rapport au temps c’est la perception de ce qui est au delà du changement. Le double mouvement du limité vers l’illimité et du changement vers l’éternel représente la seule chance véritable pour l’homme, d’arriver un jour à une satisfaction parfaite et à un sentiment de plénitude.

Arnaud Desjardins - Les Chemins de la Sagesse

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vendredi 18 juillet 2025

Le fleuve de la Vie

Savez-vous ce que signifie la quête de permanence? 

C'est vouloir que perdure indéfiniment ce qui est agréable, et que ce qui est désagréable cesse dès que possible. Nous voulons que le nom que nous portons soit connu, et qu'il se perpétue à travers la famille, la propriété. Nous avons besoin d'un sentiment de permanence dans nos relations, dans nos activités, ce qui signifie que nous sommes à la recherche d'une vie durable, permanente dans la mare stagnante ; nous ne voulons pas que de réels changements s'y produisent, nous avons donc édifié une société qui nous garantit la permanence de la propriété, du nom, de la réputation. 

Mais, voyez-vous, la vie n'est pas du tout comme cela, elle n'est pas permanente. Comme les feuilles qui tombent de l'arbre, toute chose est impermanente, rien ne perdure ; il y a toujours le changement et la mort. Avez-vous déjà remarqué combien peut être beau un arbre dénudé dressé contre le ciel? Le contour de toutes ses branches ressort, et de sa nudité émane un chant, un poème. Plus une seule feuille: il attend le printemps. Quand le printemps revient, il inonde à nouveau l'arbre du chant mélodieux d'une multitude de feuilles qui, la saison venue, tombent et sont emportées par le vent ; ainsi va la vie. 

Mais nous ne voulons rien de la sorte. Nous nous accrochons à nos enfants, à nos traditions, à notre société, à notre nom et à nos petites vertus, parce que nous tenons à la permanence: voilà pourquoi nous avons peur de mourir. Nous avons peur de perdre les choses qui nous sont connues. Mais la vie n'est pas telle que nous la souhaiterions: elle est sans permanence aucune. Les oiseaux meurent, la neige fond, les arbres sont coupés ou détruits par les tempêtes, et ainsi de suite. Nous voulons que tout ce qui nous donne satisfaction soit permanent ; nous voulons que perdurent notre situation, ou l'autorité que nous avons sur les gens. Nous refusons d'accepter la vie telle qu'elle est dans les faits...

... Mais pour l'esprit qui n'a pas de murs, qui n'est pas accablé par le poids de ses acquisitions, de ses accumulations, de ses connaissances, pour l'esprit qui vit dans l'éternel et l'insécurité - pour cet esprit-là, la vie est une chose extraordinaire. Un tel esprit est la vie même, car la vie n'a pas de lieu de repos. Mais nous avons pour la plupart besoin d'un lieu de repos ; nous voulons une petite maison, un nom, une situation, et nous disons que ces choses ont beaucoup d'importance. Nous exigeons la permanence et nous créons une culture fondée sur cette attente, en inventant des dieux qui, loin d'être des dieux, ne sont que la projection de nos propres désirs. 

Un esprit en quête de permanence ne tarde pas à stagner ; comme cette mare le long du fleuve, il est très vite envahi par la corruption, la pourriture. Seul l'esprit qui n'a pas de murs, pas de seuil, pas de barrières, pas de lieu de repos, mais qui bouge continuellement avec la vie, qui va sans cesse de l'avant, qui explore, qui explose - seul cet esprit-là peut être heureux, éternellement neuf, parce qu'il est en lui-même créatif. 

Le sens du bonheur - Jiddu Krishnamurti 

Titre original: " Think on these Things " (1964) Traductrice: Colette Joyeux

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